Un texte, il est là, il vient, se construit, idée après idée.
Un rayon de soleil caresse le parquet. Là, dans le silence et la tiédeur de la pièce, je reconnais les petits volets que j'ai ouvert pendant tant d'années. Même la fenêtre sent bon, cette odeur d'herbe fraîchement coupée. Je me replonge dans mes souvenirs, emportée dans un tourbillon de bonheur. J'entends le grincement de la balançoire et je revois, à travers les rayons du soleil, le grand acacia en fleurs qui dresse ses branches vers le ciel.
C'est toujours à ce moment-là que je l'imaginais, prince parmi les princes, ses fleurs pétillantes de blancheurs dégageant des effluves sucrés, au gré du vent. Ses racines divaguant de ci de là, soulevant avec une force majestueuse la terre, et donnant au petit jardin un air joyeux et sauvage. J'avais l'impression que celui-ci riait d'être aussi malmené.
Un jour, la porte s'est refermée à jamais. Des joies ne restait que le bonheur. Il était là, tout simplement, au creux de ma main. Il a fallu que passe le temps pour que cela devienne une évidence.
©lo